NOS ÉCOLES : ENTRE MENSONGES ET MISE EN DANGER

par | 23 / 12 / 24 | ERIC LE DIS...ASTRE

En 1997, l’amiante est interdite en France. Hélas durant des décennies, le matériau a été très utilisé. A défaut de toujours pouvoir faire les travaux de désamiantage qui pourtant s’avèreraient nécessaires, aujourd’hui il existe toute une série de protections obligatoires avant d’intervenir dans des bâtiments amiantés : 

– La loi impose de réaliser un diagnostic amiante avant travaux. Les résultats doivent être retracés dans un rapport amiante avant travaux (RAAT)

– La loi impose des protocoles pour réaliser des travaux sur des supports amiantés. Tous ces protocoles sont parfaitement détaillés, très précis et doivent permettre de minimiser les risques tant pour les intervenants que pour les occupants des bâtiments. 

Il n’en demeure pas moins que certaines personnes, peu scrupuleuses, se sentent libres de ne pas respecter la loi. L’argument généralement invoqué est le fait qu’il y a eu une intervention dans tel bâtiment et que personne n’est tombé malade. Et pour cause, il faut des dizaines d’années entre l’exposition à l’amiante et le début de développement d’un cancer. Mais les chiffres sont terribles. Une enquête de 2009 révélait le chiffre de 100 000 morts en France d’ici 2025 et 500 000 morts en Europe

Alors comment imaginer qu’un Maire puisse nier l’existence de cet immense problème de santé publique en France ?

Comment imaginer une ville qui accueille des milliers d’enfants en classes de maternelle et en classes d’élémentaires et qui ne se préoccuperait pas de ce problème ?

Comment imaginer un Maire ordonner de faire des travaux dans des écoles sans faire de diagnostic amiante avant travaux ?

Est-ce qu’une telle ville parait possible en France ? 

Et bien oui, cette ville existe et c’est la nôtre, M le Maire de Marignane !

Paroles de Maire (au sens généraliste) : « Si vous cherchez de l’amiante forcément, vous allez en trouver » avant de rajouter « Allez tous ici, donnez-moi le nom d’un agent décédé des suites de l’amiante. Vous ne voyez personne ne répond ». 

On retrouve ici parfaitement l’attitude de déni sur un sujet majeur et qui touche très directement la santé des enfants. On retrouve aussi tout le cynisme et le mépris d’un maire pour sa ville et pour sa population qu’il est censé protéger. 

La seule vérité à Marignane, c’est que nos écoles sont dans un état déplorable. Les bâtiments sont vétustes. L’amiante, encore très présente dans de nombreuses écoles, exposent nos enfants, les enseignants ainsi que les agents de la ville.

Il est inacceptable de continuer à fermer les yeux sur ce problème. Et pourtant c’est bien ce qu’il se passe à Marignane 24 ans après l’interdiction de l’amiante en France et 17 ans après l’arrivée d’Éric le Disses à la tête de la Municipalité.

Sous les ordres du maire, la ville a décidé en 2021 la fourniture et la pose de tableaux numériques accrochés au mur dans les écoles avec percement des murs, passage de cables … ceci, sans aucun diagnostic amiante autre qu’un diagnostic visuel

104 classes équipées, percées avec de la poussière potentiellement amiantée en suspension sans aucun diagnostic ni protection ! Des milliers de jeunes enfants exposés tout comme leurs instituteurs et institutrices, des dizaines d’ouvriers intervenant, du personnel municipal sans aucune information, sans diagnostic et exposés à ce risque terrible. 

Lorsque ce Maire claironne : « Allez tous ici, donnez-moi le nom d’un agent décédé des suites de l’amiante ! ». Évidemment, on ne meurt pas de suite. Lorsqu’on manipule de l’amiante, on ne meurt pas d’une crise cardiaque, on s’empoisonne.

Contrairement au fameux adage « c’est la dose qui fait le poison », pour l’amiante ce n’est pas vrai. Une seule explosion peut générer des années plus tard le déclenchement d’un cancer.

Une telle attitude n’est-elle pas criminelle ? Pur cynisme ? Folie d’un homme ? En tout cas à minima immense mépris pour « sa » population notamment pour les plus jeunes. 

C’est maintenant qu’il faut demander des comptes, qu’il faut agir pour faire cesser le risque !

QU’A-T-IL ÉTÉ VRAIMENT RÉALISÉ ?

Un laboratoire missionné par la Municipalité a utilisé une méthode très discutable pour effectuer les analyses.

En effet, les mesures d’empoussièrement réalisées par la mairie ont été effectuées à distance (à 2 mètres du sol) sans prendre en compte les fibres courtes.

Cela n’a été le cas pour le collège Jacques Prévert et ceci peut expliquer que l’amiante ne soit pas détectée avec précision dans nos établissements scolaires pour nos petits Marignanais.

Il a donc fallu rechercher, pour nos établissements d’autres méthodes d’évaluation.

Ainsi, un test par lingettes à l’École Guynemer, envoyé à un autre laboratoire, a révélé des résultats qui se sont avérés positifs. Ces résultats sont en contradiction avec les tests « maison » effectués par la municipalité.

Les écoles concernées présentent donc bien un risque lié à l’amiante.

Nous savons, par exemple, qu’un membre du personnel et une enseignante ont été impactés.

Concernant l’école Hélène Boucher, l’ancienne directrice a d’ailleurs quitté son poste pour cette raison.

Enfin, il est également important de noter un cas similaire au collège de Versailles, où des analyses lingettes menées de cette manière ont démontré la présence d’amiante.

Pour les plus intéressés, un dossier technique plus complet sera bientôt mis en ligne sur ce site. Sachez aussi que des parents et diverses organisations sont en train de se concerter pour relever plus précisément les faits et fixer ainsi les responsabilités.

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