AVERTISSEMENT
Tous les éléments publiés ici se veulent factuels et informatifs. Le Chat ne relève aucune infraction pénale, mais constate ce qui, à ses yeux, représente des décisions dénuées de morale politique. Il laisse à ses lecteurs le soin d’en juger.
De quoi s’agit-il ?
Pour l’entretien de ses bâtiments municipaux, la ville de Marignane lance régulièrement des marchés publics ou des MAPA (marchés à procédure adaptée), souvent découpés en plusieurs lots (plomberie, maçonnerie, ferronnerie, etc.).
En août 2022, un appel d’offres est lancé. En décembre 2022, le lot n°1 (maçonnerie, gros œuvre, carrelage, menuiseries intérieures, charpente, couverture, VRD) est attribué à une société dont le gérant-actionnaire est Monsieur X.
Montant de ce lot : 500 000 euros.
500 000 euros ! Ce n’est pas rien, n’est-ce pas ?
Or, l’épouse de Monsieur X n’est autre que Madame Y, haut fonctionnaire de la Mairie de Marignane.
Un drôle de hasard ?
En juillet 2023, la mairie restructure son organigramme et crée deux directions générales adjointes, confiées à deux DGA. Cette réorganisation est pilotée par le Directeur Général des Services, en lien direct avec l’exécutif politique.
Madame Y prend alors la tête de l’une de ces deux directions générales adjointes.
L’analyse des offres du marché a été confiée à un cabinet extérieur, rémunéré par la Ville. Théoriquement, cela pourrait garantir une certaine neutralité. Mais cela ne suffit pas à dissiper le doute.
Le Maire savait-il ?
Est-il pensable que Monsieur le Maire, Éric Le Dissès, ignorait l’identité du bénéficiaire de ce marché ? Le Chat en doute fortement. Il penche même pour une certitude inverse.
Le Maire s’est-il contenté des conclusions techniques du cabinet d’analyse ? A-t-il estimé qu’il n’y avait là aucune question à se poser ? En tout cas, il ne semble pas s’être inquiété de la proximité entre un cadre supérieur de la mairie, son époux entrepreneur, et lui-même.
Le malaise s’installe
Un marché de 500 000 euros attribué à l’époux d’une haute fonctionnaire occupant une position stratégique à la mairie : cela crée, au minimum, un sérieux malaise éthique.
Même si Madame Y n’a pas participé directement à l’attribution du marché, sa proximité avec le Maire et son influence posent une question de déontologie évidente.
Et l’amiante, dans tout ça ?
Autre fait troublant : l’entreprise bénéficiaire ne possédait pas de certification pour le traitement de l’amiante au moment de l’attribution du marché.
Or, le lot attribué couvre tous les bâtiments municipaux, y compris ceux contenant de l’amiante, notamment les écoles.
Cela prouve que le Maire n’a pas exigé cette certification, et donc qu’il n’a pas tenu compte du risque sanitaire lié à l’amiante.
Un raisonnement simple, implacable et accablant.
Une irresponsabilité manifeste
Le Chat ne peut que souligner l’irresponsabilité de notre premier magistrat face à un enjeu de santé publique majeur.
D’ailleurs, pour certains travaux réalisés ultérieurement, d’autres entreprises, cette fois certifiées, ont été sollicitées. Sans doute parce que Le Chat avait déjà soulevé publiquement ce manquement.