Chers Parents d’Élèves,
Le Maire a décidé de réunir les parents d’élèves de l’ensemble de nos écoles pour tenter de les rassurer sur l’absence de risque pénal concernant la présence d’amiante. Il reconnaît ainsi que le sujet est sensible et tente d’apporter des explications. Il est donc essentiel d’analyser la situation avec objectivité.
Depuis 2006, les diagnostics réalisés ont confirmé la présence d’amiante dans pratiquement toutes les écoles marignanaises, comme c’est le cas dans de nombreux établissements en France. Le nier serait une erreur, mais le reconnaître ne signifie pas pour autant qu’il y ait eu faute.
L’amiante est une substance dangereuse dont les effets peuvent se manifester plusieurs décennies après exposition. C’est pourquoi la loi impose aux collectivités des obligations strictes en matière de suivi et de traitement de ce risque, notamment à travers un plan annuel de désamiantage. Pourtant, dans les documents budgétaires présentés au Conseil municipal du 27 février 2025, aucune somme n’a été allouée à ce sujet. Cette absence de financement semble être une constante depuis plusieurs années, et aucun plan pluriannuel n’a été mis en place.
Lors de ce même Conseil municipal, l’adjoint M. Terrier a affirmé que « toutes les études ont été faites, il n’y a pas de risque. » Pourtant, des rapports semblent indiquer que les diagnostics avant travaux n’ont pas toujours été réalisés de manière exhaustive ou conforme aux bonnes pratiques. À l’école Guynemer, par exemple, une analyse basée sur des prélèvements de surface a révélé la présence d’amiante, alors qu’une autre étude réalisée avec des capteurs placés à deux mètres de hauteur a donné un résultat négatif. Or, chacun sait que les enfants ne mesurent pas deux mètres…
Depuis 2008, de nombreux travaux ont été effectués dans les écoles. Selon certains témoignages, ces interventions n’auraient pas toujours respecté les protocoles stricts liés à l’amiante. Une ancienne cadre des Services Techniques, aujourd’hui en poste dans une autre commune, aurait évoqué des arbitrages budgétaires ayant influencé ces décisions.
La situation ne concerne pas seulement Marignane. Une enquête menée en 2017-2018 par l’Éducation nationale sur 175 établissements a mis en évidence des lacunes dans la gestion du risque amiante à l’échelle nationale. Environ 46 % des écoles concernées n’avaient pas de Dossier Technique Amiante (DTA) à jour ou accessible, et 53 % ne disposaient pas de fiche récapitulative. Selon l’Ademe, on estime à 15 millions de tonnes les matériaux contenant de l’amiante encore présents dans les bâtiments en France.
À Marignane, plusieurs éléments restent non communiqués à ce jour : la liste détaillée des travaux réalisés depuis 2008 et leur conformité avec la réglementation sur l’amiante, les fiches récapitulatives des DTA établis sur cette période, ainsi que les documents d’évaluation des risques intégrant la question de l’amiante. Par ailleurs, certains travaux de rénovation ont été réalisés sans que toutes les précautions nécessaires ne soient prises, notamment par du personnel technique dont la qualification sur le sujet peut être questionnée.
Récemment, la Municipalité a présenté de nouveaux diagnostics amiante, mais ceux-ci ne permettent pas d’effacer les interrogations sur les travaux menés depuis 2008. Le coût des opérations de désamiantage est élevé, ce qui peut expliquer certaines décisions budgétaires. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de la santé des enfants, enseignants et agents municipaux.
Chers Parents, il est essentiel d’analyser les faits en toute objectivité.
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